Des murs de Jéricho à Boulogne


Jéricho Palestine , 14 juin

Voici la lettre lue à Boulogne lors du lancement le 15 juin

Cher Fulvio,

Je croyais pouvoir me libérer à temps pour venir assister au lancement de mon bouquin mais je suis bloqué ici à Jéricho où m’a entraîné, en début de semaine, mon ami Peter pour réaliser un graff sur les murs. Histoire de commémorer le 6e anniversaire de la restitution de la ville à l’autorité palestinienne, et d’activer, on peut rêver, le processus de paix dans la région ! Ceci pour dire que je ne pourrais pas être des vôtres ce mercredi et je le regrette, pour le lancement de mon livre. Tu m’excuseras donc auprès de mon public lecteur que je devine nombreux. Et puis on se connaît assez même si tu es plus vieux que moi pour prendre ma place et assumer cette fonction d’auteur. Dis-leur que c’est toi qui a écrit ce roman. Voilà tout. Ca va les rassurer. Et moi aussi d’ailleurs. Aujourd’hui il y a trop d’auteurs et pas assez de véritables créateurs. C’est ce qui m’a séduit dans ton projet de collection ; c’est aussi ce qui me rapproche des graffeurs. Leur signature, leur tag est une manière de se manifester sans se montrer. Ca me plaît ça. C’est comme ça que l’on invente vraiment. Mon roman, notre roman devrais-je dire maintenant ! est une manière de leur rendre hommage ; d’artiste à artiste.

Tu m’apprends que c’est le premier roman dédié au Street art. J’en suis ravi bien que je crains que personne ne le sache vraiment à commencer par les premiers intéressés.
Mais ce n’est pas grave. L’essentiel n’est-il pas que ceux qui se reconnaissent s’en emparent ? J’espère que ces mots les toucheront même ceux qui rigolent dans leur barbe et doutent de mon existence en pensant que je suis ton pseudo, un artifice de plus. Laissez- le dire. Toi et moi nous savons bien que cela n’est pas vrai. Maintenant va ! Au boulot. Signe-leur des dédicaces et sois inspiré.

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