LA NUIT DU TAGUEUR , C'EST LE 15 JUIN A 19 HEURES !



Un homme averti en vaut deux!

L'art se rue : le passant et le collectionneur




Jeudi le 26 mai dernier à l’occasion du lancement de l’ouvrage, l’art se rue, Caroline Perreau, directrice des éditions hartpon et Karen Lafargue-Brunel, coordonnatrice de la publication, ont proposé au public de la Bellevilloise dans l’est de Paris un intéressant débat sur le sens et les enjeux du street art aujourd’hui. Ce débat avait pour but mettre en lumière les quelques douze figures émergentes du street art parisien. Participaient à cette rencontre, Thom Thom, artiste tagueur qui expose actuellement à la galerie math goth, Yseult, artiste, Sandrine, blogueuse du "street-magazine" STREETLOVE, Julien Cassagne, journaliste, photographe et blogueur, Ludovic, journaliste et auteur du blog « Déjà vu dans la rue » et la responsable de « la rue ou la galerie » et Christophe Genin, professeur à l’université Paris et spécialiste du street art.

En effet, il n’était pas facile de s’entendre, au sens et figuré, dans l’atmosphère survoltée de la salle des Oliviers de la Bellevilloise. D’entrée de jeu thom thom dont les images finement découpées sont autant de masques du réel, a récusé toute définition susceptible de réduire le street art à une variante de l’art de galerie. Cette déclaration d’intention a conduit les panelistes à reprendre un débat déjà entendu sur les rapports que le la rue entretient avec l’art institutionnalisé. Est-elle une manifestation « suis generis » ou une variante de l’art tout court ou plus exactement un dispositif promotionnel de l’artiste en devenir ? Par delà cette opposition, c’est la pérennité de l’acte artistique qui est mis en jeu avec comme corollaire sa cote c’est à dire sa marchandisation. Christophe Génin a rappelé que les publics du street art ne sont pas opposés. Le passant et le collectionneur peuvent se rejoindre ou se disjoindre dans les pas du passeur. A bon entendeur, salut !

EN LIBRAIRIE NOW !




Le première fiction sur le monde du "street art" : ll n'est jamais trop tard pour bien faire !

La nuit, c'est B.A.T !



La "Nuit du tagueur" est publié au sein d'une nouvelle collection :
Collection Urbania, éditions Riveneuve www.editionsrivenenuve.com

La ville a depuis toujours été le lieu de tous les exils, de tous les rejets, l’objet de toutes les barbaries mais aussi, dans le même mouvement, le pôle magnétique de la civilisation et de la plus grande modernité.

Cette collection, dédiée à la fiction, entend renouer avec l’imaginaire urbain, non comme alibi pour accréditer un formalisme de la nouveauté et moins encore comme bonne conscience à l’égard des « cités » car l’une comme l’autre entérinent un conformisme qui ne dit pas son nom. Entre ces deux tendances, il y a place pour des fictions qui prennent toute la mesure de la ville autant dans sa pérennité que dans sa radicale expérience de la transformation. Ces textes-là sont rares. Repérer et publier ces fictions, voilà toute l’ambition de cette collection.

Thom Thom, le "dentelier" des rues

Cat- woman ?  une oeuvre de Thom Thom  
Je vous rassure Thom Thom n'est pas un GPS! De son vrai nom Thomas Louis Jacques Schmitt propose cette semaine une oeuvre originale qui se rapproche à sa manière des dentelières de Bruges. En effet il conçoit ses œuvres à partir d’affiches publicitaires, en les découpant et les recollant, et transforme ces réclames en véritables tableaux. Exposé cette fois-ci ailleurs que dans la rue, celui que la galerie Margoth présente comme un "détournateur du mercantilisme" sera "affiché" jusqu’au 29 mai dans l’Espace In my Room, situé au 32 rue Rodier, dans le 9e arrondissement.  Ses palimpsestes  sont à voir absolument !

La nuit du tagueur.....Nathanaël Fox


C'est encore moi descendant l'escalier pour une razzia. Me reconnaissez-vous ?

La nuit , suite ( the making of)

Une autre facette de la nuit en train de se faire

( Pause) Nathanaël devant pays sage

Impressions synesthésiques après un voyages lysergique !  Où suis-je ? devinez !

Moi et ma première fiction sur le tag

Moi !
Comment commencer ?

Vaste question ! Deux mots de moi. Je suis Nathanaël FoxNathanaël veut dire "Don de Dieu" en araméen. C'est mon père qui me l'a donné. En vérité j'aurais du m'appeler "Anoki" comme mon grand-père. Mais mon géniteur aimait les longs prénoms  aux consonances bibliques même s'il n'était pas croyant. Mais ceci est une autre histoire.
La vraie histoire, c'est que je viens de publier La nuit du tagueur  le premier roman sur le tag en France  aux éditions Riveneuve. www.riveneuve.com.  Et je veux que cela se sache !!!!  Passez la nouvelle.
La prochaine fois, je commenterai les illustrations et je vous donnerai en prime la première d'une lectrice passablement remontée.
A+

La nuit , suite ( the making of)

série noire : quand tu nous tues !




te avant de partir pour le Canada

Intermède. Du port de Naples aux murs du périph


Ce dessin raconte un voyage lointain. Voulez-vous que je vous le raconte ? Oui ?
Alors, dressez l'oreille. Il y avait  une fois quatre malles dans un vestibule... et un enfant qui tournait autour.  Cet enfant s'appelait Dimitri
Bientôt il y aura de grands bateaux blancs devant la maison, des grues chargeront les malles dans leur ventre, des gens gesticuleront... L’or et le blanc se confondront. Le blanc à cause de la neige. Comme celle qui était tombé un jour dans la maison. Le garçon avait lancé une boule de neige dans la cour de l'immeuble. Cette neige scintillait comme les cristaux argentés.
Là-bas, tout sera blanc et neuf. La vie recommencera, on sera heureux, répétait l’homme le soir. Il le disait comme pour se convaincre lui-même. Le garçon se taisait. Il pense aux lettres sur papier bible bleu qui viennent de là-bas.
C'était après l'école, il joue avec ses copains dans le champ vague à côté du HLM et Isola lui lit les lettres qui viennent de là-bas. Les mots s'envolent de sa bouche, magiques ; ils ouvraient toutes grandes les portes des grandes maisons aux toits inclinés, le chrome des autos rutile au soleil. Après, la femme glisse le courrier dans l'enveloppe et regarde au loin les yeux dans le vague.
Maintenant, une autre sensation le sollicite : le plat aux herbes odorantes trône au centre de la table ! Il mange à belles dents. Le chant des grillons tresse autour d'eux des cerceaux bruissants. Son père rit à grands éclats. L'air se charge d'odeurs. La terre respire. Il songe déjà au lendemain, à la plage, au sable brûlant, au soleil noir de lumière, aux vagues, au rivage, au vent qui le sculpte.
On lui donne des coups de pieds sous la table. C'est sa grande soeur. Ou bien est-ce le contraire? Ils commencent à se disputer. L’homme les fait taire. Elle est impressionnante alors cette voix; surtout lorsqu'elle tonne le matin à travers les murs de la chambre en ville. " Silence !" chuchote la mère. C'est qu'elle craint cet homme ombrageux et fier qui part à la brunante, son grand sac de cuir sur son vélo.
Il pleut maintenant. L'orage augmente d'intensité. Le petit garçon voit les rigoles gonfler dans le caniveau. L'égout déborde. La rue est devenue un torrent qui frissonne sous la bourrasque. De sa fenêtre, il guette les rares passants qui courent s'abriter. Les vacances sont finies. La nuit dernière, il a dormi dans une chambre au plafond lézardé. Il attend. Toute la famille attend. La veille, les amis, les cousins, les tantes, les oncles sont venus le saluer, leur dire adieu. Comme pour un deuil.
La femme. Son visage, on dirait qu’il a changé. Elle a pâli. Il y a comme une fêlure en elle. Comme celle du plafond blanc de la chambre où ils dorment. Des images surgissent : la rue des Hirondelles, le champs aux pissenlits près de la maison, la maison du grand-père aux pierres qui fuient. Mais peut-être qu’il se trompe; qu'il invente ces images pour calmer sa propre anxiété. Dehors la pluie s'est arrêtée. Les gens sortent. La vie recommence. Le taxi arrive en retard à l'embarcadère. Il faut payer pour entrer dans la zone réservée. Le chauffeur maugrée en arrêtant son véhicule devant la coque du paquebot bleu marin. On voit une passerelle où s'activent des dockers. C'est un grand bateau avec deux cheminées rouges.
Des grues déposent leurs charges dans le ventre du navire. Les malles bleues aux serrures dorées y sont déjà. Que d'agitation ! Tout cet amoncellement de couleurs, d'odeurs, de bruit. Les débardeurs hurlent, la foule des voyageurs se presse à la douane. Le petit garçon promet d'écrire des lettres à ceux qui sont restés. Il s'agit d'un serment solennel, un serment fait à cette ville qui s'ébroue dans la lumière franche du matin.
Dans un ciel trop bleu, les mouettes font de larges cercles avant de plonger vers la mer. L’aventure ouvre tous grands ses bras. L'attrait de l'inconnu lui donne envie de courir sur le pont du navire, courir à en perdre haleine, à en perdre la tête. Courir encore et toujours jusqu'à ce qu'il s'envole à son tour comme les mouettes. Voilà qu’il sent le vent sous ses bras. Il s'élève ; il monte toujours plus haut. Les lourds cumulus flottent à ses côtés, débonnaires compagnons. Le port se rétrécit. Ce n'est qu'une minuscule avancée dans la baie. Les grues sont réduites à la taille d'allumettes. Au loin le volcan est encapuchonné de brumes.
Il n'a pas peur. Il ferme les yeux... pour les rouvrir bien vite car l'embarquement a commencé. Au pont supérieur ; il y a de grandes chaloupes recouvertes d'une bâche et d'énormes cheminées écarlates qui jaillissent du pont : elles le fixent de leur œil cyclopéen. Le père discute avec son frère venu les accompagner. Sur le quai, les gens sont tout petits."Bien sûr, on reviendra" : l’oncle est redescendu. Une sirène déchire l'air. On dirait un barrissement d'éléphant mais en plus grave. L’enfant sursaute. Les amarres sont larguées. Peu à peu le bastingage se détache. On s'éloigne lentement du rivage. Un homme court sur la jetée, un mouchoir blanc à la main.
La baie s'ouvre comme une main qui délivre le phénix. On devine les villes qui s'y lovent, couronne vermeille déposée au pied de la montagne. Sur le pont, une femme étouffe quelques sanglots. Pourquoi pleure-t-elle? Puisque ils vont vers le Nouveau. Une autre vie recommencera. Ils seront heureux, heureux comme s’ils étaient chaque jour en vacances. Comme s’ils n'avaient jamais quitté la maison sur la mer. Le navire laisse un sillon blanc derrière eux.
*
L'aube rose et bleue mord l'horizon. Personne sur la plage. Le sable est luisant de nacre. Le garçon entend le craquement des coquillages sous ses pas. La mer immobile encercle les rochers. Un temps idéal pour la pêche. Il a insisté pour accompagner l’homme jusqu'au rocher qui surplombe les vagues. L’homme jauge cette masse puissante et sombre et se hisse sur l'un de ses promontoires, suspendu à la verticale de l'eau. Il plonge. Sa tête flotte sur les flots argentés puis disparaît. Un temps infini s'écoule. Il réapparaît puis disparaît de nouveau. Le ciel au-dessus de l'eau est une coulée de métal bleu gris qui fume. Il a l'impression de n'avoir jamais connu que cette plage infinie ; il cligne des yeux devant un soleil blanc, toujours plus brutal. Maintenant l’homme surgit des vagues, tout ruisselant. Le bras est noir d'encre. Quelque chose frémit à la jointure du poignet. Il s'approche de lui. Un petit poulpe blanc et bleu palpite dans sa main.

La nuit c'est B.A.T.

la nuit ,  finale . lorsque tous les tagueurs sont cuits... à suivre...